Depuis la création de l'Observatoire, la numérisation des observations des articles scientifiques publiés par la Société Linnéenne de Bordeaux et leur mise à disposition du SINP fait l'objet d'un partenariat fort entre nos 2 structures. Bilan sur ces 7 années de travail qui permettent aujourd'hui la valorisation de plus de 20 000 données de qualité.

La Société Linnéenne de Bordeaux (S.L.B.)

Fondée en 1818, puis reconnue d'utilité publique en 1828, la Société Linnéenne de Bordeaux est une société savante composée d'experts et d'amateurs éclairés qui font et publient des travaux de recherche. Initialement consacrée à la botanique, elle a rapidement élargi ses compétences en travaillant sur la paléontologie, la mycologie et l'entomologie, disciplines pour lesquelles elle reste très active près de deux siècles plus tard. Ses travaux et ses publications font avancer la connaissance dans leurs domaines d'activités et jouent un rôle important d'archivage et de valorisation de savoirs :

études taxonomiques de nombreux groupes d'animaux ;
études locales et inventaires précis concernant des groupes particuliers ;
études biologiques et écologiques de certaines espèces.

Aujourd'hui, la Société Linnéenne de Bordeaux compte près de 300 membres, et édite chaque année 4 bulletins scientifiques depuis 1826.

Partenariat avec l'Observatoire FAUNA

Dès sa création en 2013, un partenariat a été établi entre l'Observatoire FAUNA et la S.L.B. pour la numérisation des observations publiées dans ses bulletins, et leur mise à disposition dans le Système d'Information sur la Nature et les Paysages.

En sept ans, sous le contrôle technique et scientifique de l'Observatoire et de la S.L.B, huit collaborateurs se sont relayés pour lire, analyser et extraire les données d'observations publiées dans les articles scientifiques des bulletins. Toutes ces données ont été homogénéisées selon le standard SINP en vigueur, sans dégradation ni perte d'information. Afin de faciliter les recherches futures, toutes les références bibliographiques sont associées aux données d'observations (bulletin, article, collection le cas échéant).

Voici quelques chiffres représentatifs du travail accompli :

60 bulletins analysés de 1999 à 2017 ;
260 articles scientifiques ;
19 934 observations sur le territoire néo-aquitain.

Nous profitons aujourd'hui de cette synthèse pour saluer le travail rigoureux de nos anciens stagiaires : Coralie BONNEAU, Alice EKORI, Séverine GUYOT, Candice DUBUISSON, Catherine ETCHEBER, Anaïs PANIGOT, Gwladys-Maï TZVETAN et Thibaut JAN.

Amélioration conséquente des connaissances sur les Coléoptères

L'ordre des Coléoptères constitue l'un des plus grand groupe d'espèces au monde (près de 400 000 sont déjà décrites). En France, le dernier référentiel TAXREF en recense plus de 18 000. Il n'est donc pas étonnant qu'une grande majorité des observations publiées par la Société Linnéenne de Bordeaux - dont l'entomologie est une des spécialité - traite de ce groupe. En effet, parmi les 19 934 données intégrées sur la Nouvelle-Aquitaine, 12 424 (62%) sont des Coléoptères. Par ailleurs, ces données représentent à elles seules 11% de la connaissance sur ce groupe dans le SINP Nouvelle-Aquitaine.

Bien que ce groupe comporte plus d'une centaine de familles différentes, 4 sont particulièrement représentées dans ce lot de données (61% des données cumulées) : les Cerambycidae, les Tenebrionidae, les Curculionidae et les Staphylinidae.

En plus des Coléoptères, ces données viennent compléter la connaissance sur d'autres taxons peu inventoriés, notamment les Arachnides (Arachnida Cuvier, 1812), les Gastéropodes (Gastropoda Cuvier, 1795) et les Branchiopodes (Branchiopoda Latreille, 1817). L'intégralité des observations est désormais diffusée sur l'Observatoire FAUNA, et accessible via le requêteur de données, le catalogue des métadonnées ou le référentiel espèces.

Focus sur les Cerambycidae

Les Cerambycidae sont une famille de Coléoptères appréciée par les naturalistes généralistes et par les photographes. C'est aussi une des rares familles pour laquelle il y a beaucoup de documentation récente en français ; elle est donc aussi très appréciée par les entomologistes.

On reconnaît facilement les représentants de cette famille au fait qu'ils ont de longues antennes, d'où les noms vernaculaires Longicornes ou Capricornes (= corne de chèvre). La grande majorité de ces espèces ont des larves xylophages (se nourrissant de bois), mais certaines espèces sont phytophages (se nourrissant de végétaux). Un des plus grands représentants de cette famille en France est le Grand capricorne (voir sa fiche espèce), espèce protégée souvent connue du grand public.

D'après TAXREF 13.0, les Cerambycidae se répartissent sur plus de 800 genres, ce qui en fait la famille de Coléoptères la plus diversifiée en France. Les données numérisées dans les bulletins de la S.L.B. couvrent 76 de ces genres, pour 138 espèces.