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Nouveau portail taxonomique pour le groupe des Mollusques
publié le 18/05/2021
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4.0 | David NAUDON

Les travaux sur le référentiel espèces de Nouvelle-Aquitaine se poursuivent avec l'ouverture du portail taxonomique sur les Mollusques continentaux ! Coordonnés par la SLEM et l'Observatoire FAUNA, 277 espèces ont été répertoriées et évaluées.

La Société Limousin d’Etude des Mollusques (SLEM)

La Société Limousine d’Etude des Mollusques (SLEM) a vu le jour en 2015. Cette association a pour objet l’étude et la préservation des Mollusques continentaux (escargots, limaces et bivalves). Pour faire découvrir ce monde méconnu au plus grand nombre, la SLEM réalise des études, des inventaires, des sorties et manifestations grand public, des animations scolaires ainsi que des formations à la détermination et aux méthodes d’inventaires. D’abord à l’échelle du Limousin, la SLEM organise depuis 2 ans déjà des sorties communes d’inventaires avec les malacologues de l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine. Ces actions s'inscrivent dans le cadre de l'INventaire du Patrimoine Naturel et ont bénéficié en 2018 d'un soutien de l'UMS PatriNat (AFB, CNRS, MNHN). La DREAL Nouvelle-Aquitaine soutient également financièrement la SLEM depuis 2016.

La SLEM contribue au SINP en y versant sans restriction (floutage géographique ou temporel) l’ensemble de ses données. La SLEM considère en effet essentiel que tous les acteurs du territoire puissent avoir accès aux informations existantes pour prendre en compte ce patrimoine malacologique encore peu connu. L’objectif étant d’avoir, d’ici quelques années, une bonne vision d’ensemble du peuplement malacologique de Nouvelle-Aquitaine et ainsi, à terme, pouvoir présenter un atlas de répartition voire une Liste rouge des Mollusques menacés.

Site de la SLEM

Partenariat avec l'Observatoire FAUNA

4.0 David NAUDON

La SLEM est devenue partenaire d'expertise de l'Observatoire FAUNA en 2020 pour le groupe des Mollusques continentaux. Les objectifs de ce partenariat sont l’amélioration et le partage des connaissances sur ce groupe en Nouvelle-Aquitaine.

Les travaux menés par la SLEM et ses collaborateurs, en partenariat avec l'Observatoire FAUNA, ont permis d'élaborer la première version du référentiel espèces des Mollusques de Nouvelle-Aquitaine, recensant pour l'instant 277 espèces. La première étape de ce travail réalisée en 2020 fut de lister toutes les espèces ayant été observées sur la région. Ce travail de synthèse est une première pour un territoire aussi vaste que celui de la Nouvelle-Aquitaine (comparable à celui de l'Autriche), et a nécessité un important travail de recherche d'observations naturalistes, ainsi que de validation scientifique des données. Parmi les données mutualisées (données professionnelles, de collectes participatives, de bibliographie ou de collection), la plupart ont intégré le SINP et permettront ainsi à d'autres études et programmes de bénéficier de ce travail de compilation.

Cependant, le faible niveau de connaissances actuel sur ce groupe laisse supposer que d’autres taxons sont probablement présents, mais ne sont pas encore décrits ou observés. À l'inverse, les réalités taxonomiques et écologiques d'autres espèces sont régulièrement remises en cause, rendant la taxonomie « flottante ». Ainsi, ce référentiel contient des taxons « valides » (reconnus par la taxonomie actuelle) mais qui ne le seront peut-être plus d’ici quelques mois. Le référentiel n'est donc pas figé et a vocation à évoluer au fil du temps.

Portail Mollusques

4.0 | David NAUDON

Qu’est-ce qu’un Mollusque ?

Les Mollusques forment l’un des plus grands embranchements après les Arthropodes. C’est aussi le groupe d’invertébré qui possède les plus grandes espèces (les Calamars par exemple). Sur le domaine continental (= hors milieu marin), ils représentent actuellement près de 700 espèces en France avec un taux d’endémisme de 43%. La France a donc une forte responsabilité dans la préservation de cet embranchement.

Les Mollusques vivent dans la plupart des milieux terrestres et aquatiques, du niveau de la mer aux sommets les plus hauts. Les exigences écologiques de ces espèces font d’elles de bons indicateurs de l’état des habitats : certains taxons sont ubiquistes, d’autres exigeants sur des paramètres tels que l’humidité de l’air, les caractéristiques du sol ou encore la structure de la végétation. Les moules sont par exemple d'excellents indicateurs de la qualité de l’eau et leur disparition progressive est symptomatique de la baisse de la qualité des cours d’eau. Pour toutes ces raisons, les Mollusques sont de plus en plus pris en compte dans la conservation des milieux naturels, l’évaluation et la gestion des sites. Au-delà de l'aspect écologique, ce groupe taxonomique est aussi important d'un point de vue économique puisque certains Mollusques sont élevés pour l’alimentation (escargot de Bourgogne, Petit gris...) tandis que d’autres peuvent parfois impacter l’agriculture (certains genres de limaces).

Les Mollusques se divisent en deux classes :

Les bivalves

Ils vivent soit fixés dans le substrat au fond de l’eau (qu'ils filtrent pour se nourrir) ou bien se déplacent grâce à leur pied. Certaines espèces ont un stade larvaire parasitaire sur les poissons, d’autres sont vivipares. Les grands bivalves (les naïades) fabriquent de la nacre à l’intérieur de leurs valves. L’introduction accidentelle d’un petit grain de sable sous le manteau d’une moule peut aboutir à la fabrication d’une perle constituée de couches de nacre disposées par l’animal pour éviter que ce grain ne l’irrite ; une capacité pénalisante pour la Mulette perlière qui a subi des pêches intensives jusqu’au début du siècle dernier et est aujourd’hui fortement menacée d’extinction.

Les gastéropodes

Ils se déplacent grâce à des muscles puissants et à un mucus aux propriétés extraordinaires. Ils disposent d’une radula, sorte de langue garnie de centaines d’excroissances pointues, capable de « râper » les aliments qu’ils détectent grâce à leur odorat très performant. Les escargots et les limaces consomment des végétaux, des champignons, des charognes mais certaines espèces sont des prédateurs de vers de terre ou d’autres espèces de Mollusques. Bon nombre d’espèces sont hermaphrodites mais pas toutes. En cas de conditions difficiles (hiver, été sec, grosse chaleur…) les gastéropodes peuvent rentrer en « léthargie », en s’enfonçant dans le sol ou bien en se fixant sur la végétation. Ils ferment alors leur ouverture avec un opercule dont certaines espèces disposent ou d’une membrane fabriquée pour l’occasion.

Les Mollusques de Nouvelle-Aquitaine

Les gastéropodes sont relativement peu mobiles et ont une faible capacité de dispersion. Certaines espèces sont inféodées à des zones naturelles très restreintes. Pour la partie continentale de la Nouvelle-Aquitaine, une trentaine de taxons sont endémiques à divers degrés, dont 3 sont endémiques de la région (endémisme néo-aquitain), c’est-à-dire qu’elles n’ont été observées pour l’instant nulle part ailleurs dans le monde.

Certains escargots ont pu voyager parfois loin de leurs terres d’origine, déplacés depuis toujours par l’Homme, si bien qu’on ne connaît plus leur aire originelle (espèces cryptiques). Ces déplacements se poursuivent aujourd’hui au gré de ceux des humains, de plus en plus importants. Une partie de ces espèces s’acclimatent à leur nouvel environnement et s’établissent durablement, formant des populations viables en milieu naturel. C’est le cas de 24 espèces en Nouvelle-Aquitaine, dites "introduites établies". Certaines espèces de bivalves introduites et acclimatées créent d’ailleurs de lourds déséquilibres et favorisent la disparition de certaines espèces locales ; c'est pourquoi le recensement et la gestion des espèces exotiques sont des leviers importants pour la préservation de la biodiversité régionale.

Présence régionale

  • Nombre d'espèces

  • Présence certaine 256

  • Présence probable 18

  • Présence occasionnelle / accidentelle 3

Indigénat

  • Nombre d'espèces

  • Indigène 226

  • Introduite établie 24

  • Introduite non établie 2

  • Non applicable 24

Endémisme

  • Nombre d'espèces

  • Ibéro-pyrénéen 22

  • Pyrénéen 5

  • Subendémique néo-aquitain 2

  • Endémique néo-aquitain 3

  • Non évalué 15

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