De nombreux individus de faune sauvage ont probablement péri dans ces incendies, les survivants sont désorientés ou en détresse. Dans ce contexte, les bonnes intentions peuvent s’avérer dangereuses pour les personnes et/ou les animaux sauvages. Il convient avant tout de respecter les interdictions en vigueur et d’assurer votre propre sécurité.
Si vous croisez un animal sauvage nécessitant une prise en charge, vous pouvez contacter l’un des centres de soins suivants :
Le nourrissage des animaux aux abords des zones sinistrées est déconseillé pour plusieurs raisons : risque d’introduction de semences, aliments ne convenant pas au régime des animaux, risque d’attroupements et de concentration de faune sauvage et domestique (transmission de maladies), etc. Il est par contre possible de proposer des points d’abreuvement peu profonds et pourvus d’exutoires afin d’éviter les risques de noyade. Cliquez ici pour plus de détails.
Les feux de grande intensité comme ceux qu’a connus la Gironde ces derniers jours ont de nombreuses conséquences à court, moyen et long terme sur la biodiversité locale et sur les dynamiques des écosystèmes.
Les conséquences sont différentes selon les espèces et les stades de vie des individus : capacité à fuir les feux, répartition initiale à l’échelle du massif, du département ou de la région, type d’habitat et de ressources nécessaires, etc. sont autant de paramètres qui impactent les populations lors du feu et à plus ou moins long terme
Les espèces de macrofaune les plus connues du grand public (grands mammifères et oiseaux) sont globalement les plus à même de fuir face à un feu. De nombreux groupes taxonomiques ont une capacité de fuite beaucoup plus limitée : les amphibiens, les reptiles, les petits rongeurs et toutes les espèces d'invertébrés, dont certaines espèces sont patrimoniales à l’échelle locale voire régionale.
Vous pouvez contribuer à l’évaluation des impacts dans les secteurs incendiés :
Établir un état des lieux initial de la connaissance sur les secteurs touchés est un préalable indispensable à l’évaluation des impacts écologiques de ces incendies.
En tant qu’Observatoire régional de la faune sauvage et pôle thématique du SINP, FAUNA centralise, structure, valide et diffuse les données d'observation au plus grand nombre afin de disposer du même niveau de connaissance. Suite aux incendies, nous dressons un premier état initial de la richesse faunistique recensée avant les incendies.
Surface brûlée: 13 800 ha
La forêt de Landiras est une forêt plantée essentiellement, composée de cultures de pins maritimes exploitées par l’Homme. Elle ne présente pas un patrimoine génétique très diversifié mais la diversité faunistique y est tout de même importante. Des patchs de feuillus sont présents, ainsi que des lagunes et des zones humides : une mosaïque d’habitats et d’espaces interstitiels qui font son intérêt écologique.
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Surface brûlée: 7000 ha
La forêt usagère de la Teste-de-Buch est une forêt ancienne exploitée pour sa résine depuis 2000 ans. C'est une forêt dunaire proche du littoral et très diversifiée. Des pins historiques y côtoient des chênes centenaires. Elle est d’ailleurs classée comme zone Natura 2000 car elle abrite des espèces (chauve-souris, coléoptères, lépidoptères, etc.) et des habitats d'intérêt communautaire (boisements humides, dunes boisées, etc.).
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Fadet des laîches
Coenonympha oedippus (Fabricius, 1787)
On retrouve cette espèce patrimoniale dans des landes humides, elle est présente dans les deux secteurs touchés par le feu. En nette régression en Europe et en France, l’espèce est sur les Listes rouges européenne et aquitaine des espèces menacées d'extinction. Les populations de Gironde et des Landes constituent des noyaux importants de Fadet, qui est considéré à très fort enjeu de conservation à l’échelle régionale. Les incendies de juillet 2022 peuvent donc avoir impacté certaines populations qui sont particulièrement sensibles aux incendies de grandes surfaces. Cela a déjà été le cas lors de l’incendie de Lacanau survenu en juillet 2011, qui a touché des marais abritant cette espèce.
Grand capricorne
Cerambyx cerdo (Linnaeus, 1758)
C’est une espèce protégée et quasi-menacée au niveau européen. Inféodée aux feuillus et notamment aux chênes sénescents, les larves de Grand capricorne sont xylophages, elles consomment le bois de leur hôte. L’espèce est présente dans les secteurs incendiés de Landiras et de la Teste-de-Buch.